L’art délicat d’offrir des cadeaux officiels exige un mélange subtil de retenue et d’audace – particulièrement dans l’espace post-soviétique, où les dirigeants, masculins et âgés pour la plupart, se posent en champions du conservatisme.
Pour la traditionnelle
réunion de fin d’année des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté des
Etats indépendants (CEI), lundi 26 décembre, à Saint-Pétersbourg, Vladimir
Poutine aura penché résolument du côté de l’inattendu. Hôte de ce sommet
informel, le dirigeant russe a offert à ses homologues d’étonnantes bagues en
or blanc et jaune, sur lesquelles sont sculptés le symbole de l’organisation
régionale ainsi que les mots « Bonne année 2023 » et
« Russie ».
Huit anneaux – pour les
dirigeants d’Azerbaïdjan, Arménie, Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizistan,
Tadjikistan, Turkmenistan, Ouzbékistan – et un dernier, pour M. Poutine
lui-même : difficile, pour les observateurs, de ne pas voir là une
référence aux neuf anneaux du Seigneur des anneaux, l’œuvre mondialement
célèbre de J. R. R. Tolkien, parue en 1954-1955.
Pour la politologue
Ekaterina Schulmann, le parallèle est tout sauf fortuit et le Kremlin l’a
établi « en toute conscience » – ce qu’un porte-parole de la
présidence a démenti, évoquant « un simple souvenir ». Pour mémoire,
les neuf anneaux, dans le livre de l’écrivain britannique, sont forgés par le
néfaste Sauron dans le but d’asservir les hommes.
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